L’impact de la viande sur la santé, les animaux et l’environnement

Introduction

Je pense que la question de la consommation de viande est réellement importante aujourd’hui. Jamais nous n’avons produit ni consommé autant de viande qu’à l’heure actuelle et la demande ne cesse de croître. La viande est placée au cœur de notre culture et de la gastronomie depuis toujours et la majorité des français en mangent presque à chaque repas. Elle contient certes, beaucoup de nutriments utiles à l’organisme mais sa surconsommation est dramatique pour notre santé, pour l’environnement et pour le bien-être animale. Ce que je trouve dommage aujourd’hui, c’est que la personne qui s’efforce de faire attention à son alimentation sans nuire à la société passe pour plus insensée que l’omnivore qui mange tout et n’importe quoi. Pourtant tout le monde est d’accord pour dire que la façon dont nous traitons les animaux, l’environnement et notre propre santé est importante.

Le but ici n’est pas d’être moralisatrice car chacun est libre de faire ce qu’il veut, mais je trouve intéressant de partager mes réflexions et recherches personnelles sur le sujet depuis que j’ai pris conscience que nos choix alimentaires ont un réel impact sur la société.

L’impact sur notre santé

Depuis des années, les industriels ont le pouvoir d’orienter les politiques de santé publiques et de nous manipuler sur nos choix alimentaires. Le secteur de l’élevage (combiné à celui de l’industrie pharmaceutique) est plus puissant que les professionnels de santé publique. Les lobbies paient très chers des scientifiques pour dire le contraire de la vérité et influencer la façon dont les données nutritionnelles nous sont présentées. On nous ment constamment à propos de la nutrition, c’est le cas lorsque l’on nous pousse à la consommation de produits laitiers et de viandes (grâce à une promotion marketing très bien rodée) sans égard pour les conséquences négatives sur notre santé. C’est à cause de toute cette désinformation que la crainte de « manquer de protéines » est née par exemple. Ou la crainte de « manquer de calcium » si on ne consomme pas assez de lait. Pourtant on sait aujourd’hui que les taux les plus élevés d’ostéoporose sont relevés dans les pays où les gens consomment le plus de produits laitiers.

D’autre part la viande que nous consommons provient en majeure partie de l’élevage intensif avec un recours massif aux antibiotiques à but non thérapeutique, hormones de croissance et additifs alimentaires (vous savez les fameux E***). Prenons par exemple le cas de la charcuterie, les industriels utilisent du nitrite de sodium qui est un additif permettant de donner cette couleur rose à la charcuterie. Ils pourraient très bien s’en passer mais ils savent que les consommateurs n’achèteraient pas de jambons gris et c’est notre argent qui les intéressent, pas notre santé. On sait que les nitrites jouent un rôle dans le développement du cancer colorectal et qu’ils provoquent des lésions de l’ADN au sein de nos cellules.

J’aimerais rappeler également qu’un régime végétarien bien conçu n’est pas néfaste pour la santé. Et pour les omnivores c’est l’excès de consommation de viande qui est néfaste, encore plus quand celle ci est de mauvaise qualité. En effet, le lien est désormais admis entre l’excès de protéines animales et l’augmentation des cancers (cancers colorectaux, maladies cardio-vasculaires, diabète etc). Malgré tout, peu de gens se sentent concernés par les taux de maladies évitables par l’alimentation. 

L’impact sur les animaux

Quand on aborde ce sujet, beaucoup de personnes se disent « encore une qui nous embête avec sa conscience des animaux », nous nous soucions seulement de ce qui nous est proche et oublions même l’existence des animaux d’élevages. Pourtant les vaches, les poulets, les poissons sont élevés dans des conditions de vies cruelles et meurent également dans la souffrance. Sont-ils autant éloignés de nous pour qu’on ne s’inquiète pas de leurs sorts ?  L’alimentation est un comportement appris et conditionné, par exemple, savez-vous qu’un cochon est au moins aussi intelligent qu’un chien ? Pourtant vous ne mangeriez pas votre chien. Dans d’autres pays, il est parfaitement admis d’en manger. La plupart des gens ferment les yeux et ne veulent pas savoir ce qui se passe réellement. Pourtant, dans les abattoirs, des actes de cruauté terribles (mais pas exceptionnels) sont réalisés par milliers chaque jour. Depuis quelques années maintenant des enquêtes clandestines sont menées à l’aide de vidéos dans lesquelles on peut voir que la réglementation est souvent peu respectée malgré les audits et inspections. On peut voir que les conditions de vies des animaux et les conditions de transports vers les centres d’abattage sont terribles. Il arrive fréquemment que sur les chaînes, les animaux soient mal étourdis, beaucoup se réveillent pendant la saignée, les employés sont mal formés etc. Difficile de nier la cruauté du système.

Prenons l’exemple de l’enseigne KFC, ils réalisent des audits concernant le respect des animaux dans les centres d’abattage de ses fournisseurs. Mais il faut savoir que ces visites sont annoncées et KFC laisse tout le temps aux directeurs des structures de camoufler ce qu’ils veulent. Les poulets sont entassés, difformes et soumis à un stress dans un enclos malpropre et tapissé de déjections, ils ne verront jamais la lumière du jour. Plusieurs études scientifiques indiquent que la quasi-totalité des poulets sont victimes d’une contamination E. coli durant l’élevage et qu’entre 39 et 75% d’entre eux sont quand même vendus dans le commerce toujours infecté. Environ 8% des volailles sont infectées par la salmonelle même si ce chiffre a baissé par rapport à il y a quelques années, 70 à 90% sont porteurs d’autres agents potentiellement mortels, les Campylobacters. Des bains de chlore sont utilisés pour nettoyer les carcasses, les désodoriser et tuer les bactéries. Ensuite on leurs administre des « bouillons » et des solutions salées pour donner du goût. Entre 10 et 30% du poids des produits issus de poulet ou de dinde est constitué de bouillon, agents de saveur ou eau.

Le sort des truies d’élevage n’a rien a envier à celui des poulets, elles peuvent accoucher de près de neufs porcelets, sont maintenues dans des cages de gestation dans lesquelles elles ne peuvent même pas se retourner, en état de grossesse pour le restant de leurs jours. On leur injecte des drogues pour déclencher le travail au moment le plus pratique pour l’éleveur. Puis une fois les porcelets sevrés, on leurs injecte à nouveau des hormones pour qu’elles soient inséminées artificiellement en trois semaines. Pour éviter une trop grande prise de poid elles sont peu nourries, puis une fois « réformées » sont conduites à l’abattoir à environ 3 ans après avoir donné naissance à 5 portées.

En ce qui concerne les animaux marins, les ravages de la pêche sur la faune aquatique et sur les écosystèmes sont catastrophiques. Les techniques de pêche modernes détruisent les écosystèmes. De nombreux scientifiques prédisent l’extension totale de toutes les espèces péchées d’ici moins d’une cinquantaine d’année.

L’impact sur l’environnement

Nous savons aujourd’hui que l’élevage industriel produit énormément de déchets et plus d’un tiers de la surface des terres de la planète est consacré à l’élevage. Une étude de l’Université de Chicago a d’ailleurs montré que nos choix alimentaires contribuaient au moins autant au réchauffement climatique que nos choix en matière de transport. Et même plus au niveau mondial selon une étude par les Nations unies et la Pew Commission.

Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture, l’élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiale de gaz à effet de serre dont 9.7% seulement pour les bovins. C’est plus que pour le secteur des transports. Les omnivores occidentaux contribuent donc à émettre beaucoup plus de gaz à effet de serre (environ sept fois plus) que les végétariens. Egalement, l’élevage de bétail est responsable de près de la moitié des émissions de méthane et de protoxyde d’azote dans l’environnement. Il contribue à la pollution de l’eau à cause des nitrates et du phosphore provenant des épandages de lisier et de fumiers sans parler des rejets de pesticides et d’engrais qui contaminent également énormément l’environnement.

Dans le monde, 70% des terres agricoles sont destinées à nourrir les animaux et chaque année, ce sont donc plusieurs millions d’hectares qui sont déboisés pour laisser place à des pâturages pour le bétail. L’agriculture est la première cause responsable de déforestation au Brésil. Cette déforestation perturbe le cycle de l’eau et réduit la biodiversité par la destruction de millions d’espèces végétales et animales.

Conclusion

Je pense que limiter (je n’ai pas dis supprimé) significativement sa consommation de produits animaux et de laitages est indispensable de nos jours. Cette surconsommation a un véritable impact indirect à l’échelle mondiale. Il faut bien se rendre compte que c’est nous qui avons choisi de financer grassement cette industrie en consommant des produits animaux issus de l’élevage industriel. Et c’est aussi nous qui avons le pouvoir de nous informer et de ne pas nous laisser abuser. Et même sans parler de viande, les scandales alimentaires ne cessent de se multiplier, on parle également d’arnaque sur les étiquettes, de glyphosates dans les céréales, d’hydrocarbures aromatiques d’huiles minérales dans les lentilles, de résidus de pesticides, de perturbateurs endocriniens etc. Nous devrions exiger des industriels qu’ils améliorent leurs produits et devrions réclamer plus de transparence. Soutenez par exemple des associations qui luttent pour les droits des consommateurs comme foodwatch. Ils mènent des investigations et études pour permettre de révéler au public les scandales alimentaires.

Sources:

Faut-il manger des animaux – Jonathan Safran Foer (Lien:https://amzn.to/2T3I9sx)

Reportage cash investigation – industries agro-alimentaires: business contre santé (disponible sur youtube)

https://viande.info

https://www.foodwatch.org/

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